Rechercher dans ce blog

samedi 9 octobre 2010

Il est une peau...



Pierre vit depuis quarante sept ans, né d’une mère douce-amère et d’un père inventeur de son ère.
Pierre regarde souvent ses mains
Elles sont le témoin vivant des cent quatre vingt huit saisons écoulées
Façonnées par les éléments, les voyages, les manipulations et les créations, elles parlent.
Ses mains…

Elles sont restées collées sur l’acier gelé par les températures négatives, il était tout jeune
La terre froide de l’hiver a façonné des crevasses déformant les lignes de vie
Le cambouis a souillé les ongles et les empreintes, le jus de citron n’a pas suffit
Elles ont saisies des milliers d’autres mains humaines, mains furtives, mains abusives, mains fortes
La rugosité de certaines textures est encore présente dans les paumes
Les phalanges se sont tordues, courbées sous le poids d’objets pesants, inutiles
Elles se souviennent de la douceur du velours satiné, la mère confectionnait
Les fins cheveux d’une sœur ont abusés des sensations épidermiques

Il est une peau

Pierre rencontre Bertille

Une femme dotée d’une enveloppe rare
Les mains de Pierre découvrent un tactile inconnu
Magie d’une peau plus fine que la paraffine
Texture divine qui n’a pas d’égal, il se régale
La porcelaine blanche semble rugueuse, trompeuse
Il est une peau qu’il ne qualifie pas par les mots
Seules ses mains respirent la volupté de cette peau câline
Effleurant la peau divine, ses mains sont fertiles
Pierre à la peau de Bertille dans son propre ego

  (Écriture spontanée)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire