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vendredi 15 octobre 2010

Vision fantomatique...

Les Européens ont généralement une vision du fantôme comme créature immatérielle. Les étymologies proposées ci-dessus rendent bien compte de cette acception ; mais cette dernière a elle-même une histoire dans laquelle le rôle de l'Église est fondamental. Il semble, d'après Claude Lecouteux que les fantômes à l'origine aient été des morts, si l'on peut dire, bien vivants ; ils avaient une matérialité indéniable : les sagas islandaises, avec leurs défunts qui reviennent pour faire un bon repas en sont un exemple ; mais avec le temps et surtout le contrôle religieux la présence des morts devint insupportable ; l'invention du purgatoire avait d'ailleurs été un des moyens de les discipliner. Elle permettait d'assigner un lieu fixe à ces âmes errantes. C'est aussi pourquoi les revenants furent de plus en plus identifiés à des visions, des apparitions, et leur caractère matériel s'effaça peu à peu. Des théologiens comme Saint Augustin ont contribué à cette dématérialisation du fantôme, finalement assimilé à une illusion ; derrière, il y avait l'intervention du Malin.
L'imaginaire commun dans toutes les cultures est peuplé de telles créatures surnaturelles, qui servent de matière à de très nombreuses fables et légendes. Le romantisme, puisant son inspiration au mystique et ténébreux Moyen Âge, a remis au goût du jour les histoires macabres ou fantastiques, et de nombreux grands auteurs ont laissé courir leur imagination sur le thème des fantômes et des revenants.


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